Héritier du Jardin royal des plantes médicinales dont la création fut décidée en 1626, sous Louis XIII, l'actuel Jardin des Plantes s'ouvre au public en 1640. Aujourd'hui, c'est un lieu unique en France, riche d'un patrimoine exceptionnel.
À gauche, une eulalie, Miscanthus sinensis, plante herbacée vivace de la famille des graminées originaire de la Chine et du Japon. À droite, la perspective du Jardin des Plantes, depuis la place Valhubert [Photos F. Dumur et J. Leborgne, © MNHN].  
Témoins de pierre et de fer
Depuis la création du Jardin royal des plantes médicinales, au XVIIe siècle, au Jardin du Roi, en 1739, puis au Jardin des Plantes, issu de la Révolution française, le seul jardin botanique de Paris intra muros a été foulé, pendant près de 4 siècles, par des générations de promeneurs et de scientifiques... L'exploration du lieu ressemble à un jeu de piste. Parterres et bâtiments évoquent la période pendant laquelle ils ont été conçus et racontent toute l'aventure des sciences naturelles. Les plus anciens témoins sont l'hôtel de Magny (construit en 1650 en dehors des limites du jardin de l'époque et qui intègre le site en 1787) et les oeuvres de l'architecte Edme Verniquet, comme la gloriette de Buffon (1788) et l'amphithéâtre Verniquet, achevé sous la Révolution, en 1794. C'est également à cette date que s'ouvrent la ménagerie, la rotonde, édifiée à partir de 1804, et les fosses aux ours, datant de 1805. L'architecture métallique, innovation à la fois promue et décriée, précède d'un siècle les réalisations de Gustave Eiffel. Elle est ici élégamment représentée, notamment par la Grande Galerie de l'Évolution, inaugurée en 1889 sous le nom de galerie de Zoologie... L'ensemble du Jardin et l'intérieur des murs d'enceinte sont aujourd'hui classés monument historique.
À l'ombre des arbres et des grands hommes
Là, une statue de Georges Louis Leclerc, comte de Buffon, fait face à la grande galerie de l'Évolution. À l'opposé du jardin, c'est Jean-Baptiste Lamarck qui tient la vedette. C'est Antoine Laurent de Jussieu qui vous accueille sous le péristyle de la galerie de Minéralogie, tandis le grand chimiste Michel-Eugène Chevreul est installé près de l'hôtel de Magny... Tous ces grands hommes du Muséum règnent désormais sur un patrimoine végétal exceptionnel qui, à lui seul, justifie une promenade (arbres historiques, carrés de la perspective, jardin alpin, roseraie...), et sur des curiosités, comme la butte du labyrinthe, constituée de détritus et de gravats calcaires, au début du XIVe siècle. Ce sol très sec fut d'abord couvert de vignes, jusque vers 1670, puis favorisa les végétations méditerranéennes : on y trouve encore les 2 érables de Crète, plantés en 1702 par l'un des pères de la botanique, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) !

L'allée Buffon, bordée de platanes à feuilles d'érable, Platanus x acerifolia, des arbres sans doute issus du croisement entre un platane d'Asie mineure et un platane d'Amérique du Nord [Photo L. Bessol, © MNHN].
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